La négligence émotionnelle
La négligence émotionnelle et affective est probablement la blessure intérieure la plus répandue, pour différentes raisons. Elle est considérée par les professionnels de la santé mentale comme un traumatisme complexe de l’enfance, parce que, contrairement à la plupart des autres formes de traumatismes, elle n’est pas liée à un évènement unique et soudain, mais à une répétition d’expériences négatives qui finissent par induire un traumatisme.
Dieu nous a créés
avec des besoins, non seulement physiques, mais également psychiques (les
besoins de l’âme) et spirituels. Les besoins physiques sont les plus
« faciles » à remplir, car les plus évidents, les plus visibles. Les
besoins psychiques, en revanche, sont plus subtils, à exprimer, et à
identifier.
Dans le plan de
Dieu, l’enfant apprend petit à petit à exprimer ses besoins psychiques,
notamment émotionnels et affectifs, au contact de ses parents. Il apprend
également à exprimer ses émotions de manière appropriée, et surtout à les gérer
de façon constructive, avec l’aide de ses parents.
Quand ce travail
d’accompagnement n’a pas été présent – souvent parce que les parents eux-mêmes
n’ont pas été équipés à ce niveau-là dans leur enfance – les conséquences peuvent
être : anxiété, dépression, bipolarité, apitoiement sur soi (ou pitié de
soi), mauvaise gestion de la colère, …
La personne n’ayant
pas été accompagnée dans la gestion de ses émotions, et n’ayant pas forcément
eu d’exemple sain de bonne gestion des émotions, elle n’a pas pu développer
correctement cette aptitude, et d’autres mécanismes d’adaptation se sont mis en
place, mais qui ne sont pas constructifs. La personne va devoir développer
cette aptitude à l’âge adulte.
Il y a une conception
erronée parmi les chrétiens, qui consiste à considérer les émotions comme des
ennemis à abattre absolument. Ce n’est pas le cas ! S’il est vrai que nous
devons apprendre à ne pas laisser nos émotions nous contrôler, cela ne signifie
pas que toutes nos émotions sont forcément nos ennemies, et qu’il faut tout faire
pour ne plus rien ressentir !
Nos émotions,
sensations et ressentis sont, à l’origine, de merveilleux outils que Dieu a mis
à notre disposition. Une vie sans émotion serait bien triste, bien ennuyeuse !
D’ailleurs, l’absence de certaines émotions comme l’empathie, la culpabilité,
le remord, sont considérées comme des pathologies psychologiques.
Donc, non, les
émotions ne sont pas faites pour diriger le navire de notre vie, mais elles
sont des messages à décrypter, des indicateurs, pour nous signaler que quelque
chose ne va pas, ou au contraire que nous apprécions ce que nous vivons !
Nos émotions sont
le résultat de nos pensées et croyances, qu’elles soient conscientes ou inconscientes.
Le travail de restauration consiste donc d’abord à identifier l’émotion que
nous ressentons : est-ce que c’est de la peur ? de la colère ?
de la culpabilité ? de l’embarras ? de la tristesse ?
Ensuite, plutôt
que de vouloir se débarrasser de cette émotion désagréable le plus vite
possible, il est préférable au contraire de la laisser nous traverser. Cela ne
signifie pas l’exprimer de façon anarchique en la déversant sur la première
personne à côté de nous, mais laisser la sensation s’exprimer dans notre corps,
l’observer, et faire des mouvements pour l’évacuer si besoin (comme la peur ou
la colère par exemple). Dans le cas de la tristesse en particulier, si l’envie
de pleurer se fait sentir, la libérer, la laisser aller sans jugement, sans
chercher à la bloquer ou la supprimer. Promis, elle finira par s’arrêter !
Tu devrais même ressentir un soulagement après !
Dans ce même
temps, si tu le peux, tu peux rechercher la présence du Saint-Esprit,
et lui demander de te conduire dans la révélation de l’origine de cette ou
ces émotions intenses. Car souvent, nous réagissons fortement à un évènement présent,
parce qu’il vient raviver une blessure de notre passé, souvent de notre
enfance. En allant à la racine du mal, nous grandissons dans la connaissance et
la compréhension de nous-mêmes, de ce que nous avons vécu, et de la manière
dont cela nous a impacté.
Quand nous avons
identifié la racine de notre souffrance, nous sommes davantage en mesure d’inviter
la consolation et restauration du Saint-Esprit. Attention, patience ! Ce n’est
pas un processus qui se déroule en un claquement de doigts, une bonne prière
une fois pour toutes et puis c’est bon ! Cela peut prendre du temps, et de
la persévérance. C’est là que, petit à petit, nous apprenons à remplacer nos
anciens schémas de pensée, nos anciennes croyances issues de ce que nous avons
vécu, par la vérité de la Parole de Dieu. Nous avons besoin d’accepter, par la
foi, ce que la Parole nous dit, mais également de laisser Dieu confirmer sa
Parole en l’expérimentant concrètement. Donc, patience et bienveillance, envers
nous-mêmes, sont de mise. Bienveillance, pour ne pas nous traiter durement
lorsque nous semblons faire une rechute ou reculer. Apprendre à nous manifester
de la bienveillance et de la grâce fait partie du processus, d’apprentissage et
de guérison.
Parce que la
négligence nous a souvent appris à nous en prendre à nous-mêmes. Nous avons pu
développer une sorte de haine envers nous-mêmes, nous traitant intérieurement
avec dureté, culpabilité, honte et condamnation. Nous devons apprendre à
développer un rapport bienveillant à nous-mêmes. Le fruit de l’esprit, que nous
nous efforçons de manifester aux autres, nous devons aussi nous le manifester à
nous-mêmes ! Et d’ailleurs, il est probable que, contrairement aux idées
reçues, plus nous nous traiterons nous-mêmes avec grâce et bienveillance, plus
nous serons à même d'en faire de même avec les autres. C’est aussi cela, « recevoir
l’amour de Dieu ».
Il y a encore
beaucoup de choses à dire à ce sujet, mais cela fera l’objet d’autres articles.
J’espère que cet article t’a aidé, n’hésite pas à m’écrire si tu as des
questions. Cela m’aide à créer du contenu utile à ton parcours de restauration !
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