L’amour maternel et les blessures liées à la mère
Psaume 131 versets 1 et 2 (version Parole de Vie) : « SEIGNEUR, mon cœur n’est pas orgueilleux, je ne regarde pas les gens de haut. Je ne cherche pas à faire des choses extraordinaires ni des actions magnifiques qui me dépassent. Mais je reste calme et tranquille, comme un enfant rassasié sur le sein de sa mère. Comme ce petit enfant, je suis calme et tranquille. »
L’amour maternel nous donne un sentiment de sécurité, de
paix, de tranquillité et de calme. C’est intéressant que le Psalmiste fasse le
lien entre l’humilité et le fait de se sentir comme un enfant dans les bras de
sa maman. Inversement, le manque d’amour maternel pousse à l’orgueil et au besoin
de grandeur, d’accomplir des « choses extraordinaires » aux yeux de
Dieu, et probablement surtout aux yeux des hommes. Ça rejoint ce que j’ai
développé dans l’article sur le besoin
de reconnaissance, et celui sur le besoin
de prouver des choses.
L’amour maternel nous nourrit intérieurement, nous
réconforte, nous ancre dans un sentiment de sécurité. Il nous rappelle que nous
sommes aimés quoi qu’il arrive, nous aide à nous remettre des revers de la vie,
et nous donne de la force pour faire face à l’adversité, comme aux défis du
quotidien.
Je reconnais que c’est un peu réducteur d’associer cette
composante à l’amour maternel, car les pères jouent également un rôle dans l’établissement
de ces fondations dans la vie d’un enfant. A vrai dire, ce que j’appelle « amour
maternel » est le mot « nurture » en anglais, qui est
difficilement traduisible en français. Encore une fois, c’est un amour qui
nourrit, qui remplit intérieurement, qui nous fortifie, qui nous stabilise.
Quand nous avons expérimenté ce genre d’amour dans l’enfance,
nous sommes généralement plus à même de nous le prodiguer à nous-mêmes d’abord,
dans nos difficultés, et aux autres ensuite. Si pour une raison ou une autre,
ce n’est pas quelque chose que nous avons appris à nous donner en grandissant, c’est
souvent cela qui se traduit par de l’instabilité mentale et émotionnelle, de l’instabilité
de l’humeur, de la dépression chronique, de la bipolarité, etc…, à l’âge
adulte. Tout cela traduit un manque d’ancrage psychologique et émotionnel, une
difficulté à réguler ses émotions.
Donc, pour comprendre les difficultés que nous rencontrons
dans ce domaine, il nous faut examiner la relation que nous avons (eu) avec
notre mère, dans un premier temps, et le cas échéant, et/ou avec nos références
féminines (tantes, grand-mères, belle-mères, et plus généralement la ou les
femmes qui ont pris soin de nous dans notre enfance), aussi appelées « figures
d’attachement » (féminines donc, puisque nous pouvons aussi avoir des figures
d’attachement masculines, bien entendu).
Questions à se poser pour identifier nos éventuelles blessures liées à l’amour maternel :
- Ta mère t’a-t-elle enseigné comment faire face à la douleur, la souffrance, et te remettre des moments émotionnellement challengeants ? Ceci dans le cadre d’une relation saine et sécurisante ?
- A-t-elle été aimante aux moments où tu en avais besoin ?
- Est-elle disponible émotionnellement pour toi ?
- T’a-t-elle réconforté.e dans les moments difficiles ?
- Était-elle capable de reconnaître ses erreurs, comment cela t’a affecté, et d’en assumer la responsabilité ?
- Etais-tu capable d’avoir des conversations avec elle qui venaient te restaurer intérieurement, pouvais-tu parler avec elle de tes blessures intérieures, et vos échanges t’aidaient-ils à atteindre un état de résolution, de retour à l’apaisement émotionnel ?
- Ta mère t’a-t-elle appris à prendre soin de toi au quotidien ? (physiquement, mais aussi émotionnellement, mentalement, spirituellement, …)
- T’a-t-elle dit qu’elle t’aimait ?
- T’a-t-elle dit qu’elle était fière de toi, que tu étais son enfant bien-aimé, chéri ? Manifestait-elle des gestes et des signes extérieurs d’affection ?
- Te sentais-tu spécial.e à ses yeux ?
- Quelle est ta vision, ta compréhension de l’amour maternel ?
- Es-tu capable de manifester ce genre d’amour, à toi-même, aux autres ? De le vivre au quotidien
- Dans quels domaines/circonstances/situations as-tu du mal à recevoir ce genre d’amour ?
- Était-elle dure et très difficile à satisfaire ?
- Coupait-elle la communication lorsqu’elle était en colère, ou en guise de punition ?
- T’es-tu souvent senti.e confus.e dans tes interactions avec elle, ne sachant pas « sur quel pied danser », ses réactions pouvant sembler imprévisibles ?
- Était-elle abusive, verbalement, émotionnellement, physiquement, sexuellement ?
- As-tu développé une mentalité de performance, afin d’obtenir son approbation ?
- T’a-t-elle transmis la capacité à prendre soin de toi émotionnellement, à te manifester à toi-même encouragement et réconfort quand nécessaire ?
- Es-tu entré.e dans l'âge adulte avec la capacité à réguler tes émotions et à aborder les relations avec les autres de manière saine ?
(Ces questions sont tirées de l’article « Healing Your
Mother Wounds » sur le blog de Mark DeJesus (Anglais)).
Quels sont les symptômes de blessures liées à l’amour maternel, et la
relation avec notre mère :
- Difficulté ou incapacité à faire face au stress
- Mécanismes de gestion des émotions difficiles absents ou inefficaces
- Difficultés à se remettre des évènements douloureux
- Absence de référence de ce qu’est l’amour qui réconforte
- Manque de stabilité et de santé émotionnelle
- Incapacité à se réconforter par soi-même
- Pulsions addictives
- Comportements obsessionnels
- Tendances à être émotionnellement dépendant
- Anxiété et problèmes d’humeur
- Confusion relationnelle
- Lutte avec un fort ou profond sentiment de culpabilité
- Fort ou profond problème de colère et de rage
- Haine de soi et tendance à être dur.e envers soi-même
- Problèmes de contrôle
(Ces symptômes sont tirés de l’article « Healing Your
Mother Wounds » sur le blog de Mark DeJesus (Anglais)).
Reconnaître nos symptômes et dysfonctionnements à l’âge
adulte nous permet de comprendre ce que nous ressentons, et de mettre des mots
sur ce que nous avons traversé. Cela fait partie du processus de guérison. Nous
pouvons ainsi pardonner de manière plus ciblée à nos parents pour les choses
qui nous ont affectées, et approfondir le processus de guérison émotionnelle
(traverser les émotions enfouies, etc…).
Développer une compréhension et une expérience saine de ce
qu’est l’amour maternel, nous permet d’expérimenter cela dans notre relation
avec le Saint-Esprit, qui est le « Consolateur ».
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