Qu'est-ce que la vie en abondance ?

 

" Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie et qu'elles l'aient en abondance. " (Jean 10:10, Version Segond 21)

Depuis petite, j’ai tendance à m’ennuyer rapidement. A l’école, j’avais des facilités dans la plupart des matières, et je comprenais les nouveaux concepts assez vite. Ce qui fait que j’avais tendance à trouver le temps long quand le professeur répétait pour la énième fois un concept que j’avais déjà saisi.

Et puis il y avait ce vide dans mon cœur. Tout ce que je vivais me paraissait un peu terne, terni même je dirais, par un manque de sens, un manque d’intensité, un manque d’extraordinaire.

Alors je me disais : « quand je serai adulte ce sera différent ; quand je serai en couple ce sera différent ; quand j’aurai fondé une famille ce sera différent ; quand j’aurai un travail épanouissant, ce sera différent. » Je pense que c’est commun à beaucoup de personnes qui ont eu une enfance pas très heureuse : les enfants que nous étions se sont réfugiés dans l’espoir d’un avenir meilleur.

Puis, quand je suis devenue chrétienne, cette parole de Jésus dans l’évangile de Jean m’a confortée dans cette espérance : une vie en abondance est possible grâce à Jésus. Quelle perspective excitante !

Et puis les années ont passé, je suis entrée dans la vie d’adulte, et au début j’étais enthousiasmée : j’avais un bon travail, une vie sociale plutôt satisfaisante, et une vie d’église enrichissante, je grandissais spirituellement. Même si j’étais très peu sûre de moi côté sentimental, j’essayais de ne pas trop y penser.

Mais pourtant, j’avais la sensation que quelque chose manquait. Je me disais que je vivais une vie trop « ordinaire » pour une fille de Dieu, et qu’il devait y avoir plus à vivre. J’admirais les missionnaires comme Heidi Baker, qui semblaient avoir tout quitté pour vivre à fond l’aventure à laquelle Dieu les invitait. Je voyais aussi les difficultés que pouvaient rencontrer ces personnes, les épreuves, le prix à payer de leur style de vie. Mais une partie de moi ne pouvait s’empêcher de se dire que c’était eux qui « étaient dans le vrai », qui avaient vraiment suivi le Christ et leur engagement envers Lui pleinement.

Dans ma vie plus conventionnelle, j’ai souvent demandé au Seigneur : « c’est quoi la vie en abondance ??! Seigneur montre-moi, parce que j’ai l’impression de passer à côté de quelque chose !!! ». Plus tard, quand je suis entrée dans une saison de « désert », d’épreuves, et parfois de profondes déceptions, cette question est revenue, encore plus intensément : « Seigneur, mais c’est quoi, la vie en abondance ??! »

Était-ce moi le problème ? Était-ce de ma faute si je n’arrivais pas à accéder à cette abondance que Jésus promettait ? Ou était-ce une promesse en l’air, un leurre ? Ou quelque chose de quasiment inatteignable, accessible uniquement par quelques élus privilégiés, qui avaient su "se sanctifier suffisamment" pour pouvoir obtenir la bénédiction tant désirée ? Ou qui avaient assez prié, assez jeûné, ces personnes qui s’étaient assez consacrées, ces personnes qui avaient assez de foi… Bref, je pense que tu vois où je veux en venir 😉

Je ne prétends pas avoir la réponse ultime à ces questions. Mais je ne pense pas que le problème soit un manque de consécration. Je continue de croire qu’il y a plus à expérimenter dans cette vie : davantage de joie, de paix, de liberté, davantage de victoire et de percée aussi. Davantage d’amour. Mais la clé n’est pas plus de prière, plus de jeûne, plus d’œuvres.

La réponse est dans une révélation plus profonde de l’amour de Dieu pour nous. Son amour de père, de bon père. C’est la révélation de Son amour qui peut nous donner d’expérimenter plus de paix et de satisfaction dans nos vies quotidiennes. La conviction qu’Il est à nos côtés, et de notre côté. La conviction qu’Il nous aime, et que Son amour est inconditionnel. Il n’attend pas que nos vies soient « en ordre » pour nous aimer. Son amour n’est pas conditionné à nos accomplissements, nos réussites, ou nos échecs. Il ne nous attend pas à la ligne d’arrivée : « fais toutes ces choses et tu pourras enfin te reposer dans Mes bras, dans Ma présence, dans Mon amour ». Non. Nous sommes déjà dans Ses bras, entourés de Son amour, et Il marche avec nous, nous marchons avec Lui. Il est présent dans nos difficultés, quand nous ne nous sentons pas bien, quand nous sommes au plus bas, autant que dans nos moments les plus joyeux. Il nous aime, et Son amour est disponible à chaque instant. Il ne nous épie pas avec bâton, prêt à nous tomber dessus au moindre faux pas. Le jugement est déjà tombé sur Jésus. Il nous regarde avec un regard plein d’amour, de compassion, de bienveillance : « C’est OK si c’est difficile pour toi actuellement. Ça va aller. Ces temps vont finir. Tu vas y arriver, Je suis avec toi et Je crois en toi. Je ne t’ai pas abandonné.e, Je suis au contrôle, et ensemble nous sommes sur le point de vivre de grandes choses ».

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