Amour de Dieu et amour de soi
Depuis le début
de ma vie chrétienne, je me débats avec l’idée que Dieu m’aime. Cela a pris
diverses formes au cours de mon cheminement. Mes frères et sœurs en Christ
pouvaient me dire cela, pour m’encourager dans des moments où je partageais les
difficultés que je rencontrais. J’avais effectivement peu confiance en moi, et
peu d’estime de moi. Mais le simple fait d’entendre « Dieu t’aime »,
ça ne produisait pas grand-chose en moi, ou en tout cas pas de changement.
Cela a commencé à
prendre sens quand la pensée m’est venue : « de la même façon que tu
n’acceptes pas l’amour des autres, tu n’acceptes pas l’amour de Dieu ». Ok,
là je commençais à comprendre le problème. Mais je ne savais toujours pas
vraiment quoi faire avec.
Tout s’est
vraiment éclairé pour moi quand j’ai compris le lien entre l’acceptation de l’amour
de Dieu, et l’amour de soi. L’amour inconditionnel de Dieu m’autorise à m’aimer
moi-même, inconditionnellement.
Un problème de projection
Récemment, j’ai
réalisé un phénomène en moi que les professionnels de la psychologie appellent
la projection, je pense. C’est le fait de prêter à quelqu’un d’autre, les
pensées et émotions que l’on a en fait soi-même.
J’ai réalisé que,
personnellement, je suis prompte à développer ce mécanisme. Je me raconte que
les autres me jugent, me condamnent, me rejettent, etc… ne m’aiment pas en
définitive. Et la question n’est pas tellement de savoir si c’est réellement le
cas ou pas. Le problème est, qu’en entretenant ces pensées, c’est à moi
que je fais du mal ! En définitive, c’est moi qui ne démontre pas d’amour
envers moi-même, mais je déplace le problème en m’imaginant que ce sont les
autres… ou même Dieu !
S’aimer ou ne pas s’aimer ?
Mais alors, que
veut dire réellement s’aimer, ou ne pas s’aimer ?
Parce que ces
dernières années, j’ai été confrontée à cette question : globalement, je
trouvais que j’avais fait des progrès dans ce domaine. J’avais davantage
confiance en moi, j’avais accepté mes faiblesses, et j’étais fière
de mes forces. Mais pourtant, je voyais bien dans ma relation avec mon conjoint
qu’il y avait encore du chemin à parcourir.
Car il faut le
savoir : les relations de couple mettent en lumière, mieux que personne,
les manques d’amour de soi et les blessures intérieures de chacun des deux
partenaires. Irritabilité ? Colère ? Il ne faut pas regarder du côté
des défauts de l’être aimé, mais du côté de son propre manque d’amour de soi.
La relation agit comme un miroir, qui nous renvoie l’état de notre cœur.
« L’Eternel Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis. » » Genèse 2:18, S21
Personnellement,
le manque d’amour de moi se manifestait particulièrement face à ce que je
considérais comme un échec, quel qu’il soit. Je devenais alors très dure envers
moi-même, et je commençais à chercher quelqu’un à blâmer -> mon conjoint.
C’est une forme
de manque d’amour de soi, ou même, pour le dire autrement, de haine de soi. J’ai
donc dû me demander : « OK, qu’est-ce que l’amour (de Dieu) dit dans
cette situation ? »
Qu’est-ce que Dieu
nous dit dans nos échecs ? « Je te l’avais dit ! » « T’es
nul.le ! » « Tu n’y arriveras jamais ! » « Il
est temps que tu te ressaisisses et que tu surmontes enfin avec ce problème ! »
?
Autrement dit,
quelle est notre relation avec Dieu ? Percevons-nous Dieu comme un père
irrité – et irritable – prêt à nous tomber dessus à la moindre occasion ?
La Bible nous dit
dans le célèbre passage de la première lettre aux Corinthiens, chapitre 13 :
« L’amour est patient, il est plein de bonté ; […] il ne s’irrite pas […] il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. » (Versets 4 à 7, S21)
Dieu est amour, n’est-ce
pas ? Et la Bible nous dit que l’amour est patient, plein de bonté, qu’il
croit tout, et qu’il espère tout. Je le répète parce qu’il semble que ça ait du
mal à s’imprimer dans nos cœurs, n’est-ce pas ?
Dans nos échecs,
Dieu nous dit : « C’est OK. Ça va aller. Je comprends que tu sois
déçu.e. Mais tu as essayé, je suis fier de toi. Tu es en cours d’apprentissage.
Tu progresses. Persévère. »
Et si nous nous
offrions cette même patience, cette même grâce, les uns aux autres, mais
également à nous-mêmes ? C’est aussi ça, l’amour.
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