Comment recevoir l’amour de Dieu ?
Prendre conscience de la
problématique
J’ai commencé mon
cheminement avec Dieu dans mon adolescence. Je viens d’une famille non
croyante, donc j’avais rarement entendu parler de Dieu dans la première partie
de mon enfance. Mais des voisins et amis chrétiens avaient déjà commencé à
semer dans ma vie à ce moment-là, et ce sont eux qui m’ont présenté Christ le
moment venu.
Une lueur
d’espoir a commencé à briller dans mon cœur : ma vie allait changer !
Bien entendu, je n’avais aucune espèce d’idée de comment Dieu œuvre dans la vie
de quelqu’un. La perplexité a vite pris place : pourquoi rien ne changeait ?
Malgré mon engagement à suivre Jésus, le désarroi dans mon cœur était toujours
bel et bien présent. J’enviais les personnes qui avaient des témoignages du
genre : « J’ai donné ma vie au Seigneur et j’ai instantanément
ressenti son amour, sa joie et sa paix ! » Vraiment ???! Pourquoi
moi non ???! Sûrement, je ne devais pas faire ce qu’il faut, ou être assez
bien, avoir assez de foi… C’est sûr, ça devait être moi le problème !!!
Les années ont
passé, et je ne sais plus exactement quand ça a commencé – peut-être dès ma
conversion, d’ailleurs, je ne me souviens pas -, des personnes ont commencé à
me dire : « Dieu t’aime », soit dans des temps de partage, soit
de prière. Au début, je l’ai pris en mode : « Oui, comme tout le
monde, non ? ». Et au fur et à mesure que ça commençait à se répéter,
j’avoue que la pensée qui me venait, c’était plutôt : « OK, mais honnêtement,
je ne vois pas trop ce que ça change à ma vie 🙄 » -> j’avais l’image d’un Dieu passif, qui certes sait ce que je
traverse, mais ne semble pas faire grand-chose pour arranger quoi que ce soit.
Comme souvent dans ma vie, je devais me débrouiller toute seule !
Puis d’autres
paroles ont commencé à sortir : « Accepte / reçois l’amour de
Dieu ! », et là j’avoue que ça commençait à m’irriter :
« Mais bien sûr que j’accepte l’amour de Dieu ! Qui serait assez bête
pour faire le contraire ??!
J’ai commencé à
voir les choses sous un autre angle, quand un jour une pensée m’est
venue : « de la même façon que tu repousses l’amour des autres, de
cette façon tu repousses également l’amour de Dieu ». Là, ça commençait à
devenir plus clair ! Effectivement, je pouvais rejeter l’amour des autres
dans ma vie, de diverses façons : ne pas réellement accepter les
compliments ou encouragements par exemple, ou douter de la sincérité des
personnes qui m’exprimaient leur affection, en particulier des chrétiens. « Bah,
ils aiment tout le monde de toute façon, c’est obligatoire, c’est Dieu qui le
leur a commandé ! »
Mais ça manquait
toujours d’application concrète dans ma vie.
Puis, il y a eu
une soirée, on était plusieurs chrétiens réunis, des jeunes adultes
principalement, pour fêter Pâques ensemble. Et l’un d’entre eux a été poussé
par le Saint-Esprit à prophétiser sur différentes personnes. Puis, il a demandé
si quelqu’un d’autre voulait qu’on prie pour lui, parce que l’Esprit semblait
lui dire que c’était le cas. Après avoir insisté un petit peu, j’ai finalement
réussi à prendre mon courage à deux mains, et à me manifester timidement :
« Oui, moi j’aimerais bien. »
Il y eut un avant
et un après pour moi après cette soirée. Les paroles qui sont sorties ont
« débloqué » une vérité en moi : « Dieu a des projets pour
ma vie, et même des bons projets ! » A partir de ce jour-là, j’avais
un « nouvel amour » pour Dieu, que je n’avais pas expérimenté
jusque-là, et c’était parce que pour la première fois, j’avais eu une réelle
« preuve » de Son amour pour moi. Ou en tout cas, personnalisée. Dieu
m’aimait, moi, personnellement, et c’était concret, puisqu’Il avait de bons
projets pour ma vie.
Mais, ce que je
n’avais pas anticipé dans ma naïveté de jeune chrétienne, c’est que même si
Dieu avait de bons projets, ça ne signifiait pas qu’il n’y aurait pas de coups
durs. Et les coups durs n’ont pas tardé. Environ deux ans plus tard, j’ai dû
faire face à une déception d’ordre personnel. Et là, ma foi a commencé à
vaciller : c’était facile de croire que Dieu m’aimait quand
« tout » allait bien, mais quand les choses commençaient à mal
tourner, c’était plus du tout la même histoire…
Sortir de la mentalité de
performance
Avec le recul,
c’est facile de se dire : « l’amour de Dieu ne dépend pas des
circonstances de nos vies ». Et c’est vrai. L’amour de Dieu est
inconditionnel, et il ne dépend pas de nos réussites, ou de nos échecs. Mais
combien sommes-nous à vraiment le croire, et le vivre ?
Être
« connecté » à l’amour de Dieu est vraiment crucial pour notre survie
en tant que croyants. C’est comme un bébé : sans un minimum d’amour, il ne
peut pas survivre. Et dans la vie d’un enfant, chaque fois où il y a eu défaut
d’amour, son cœur a été touché.
C’est pourquoi il
y a également un tel combat autour de cet enjeu : Satan sait que s’il
arrive à nous détacher de l’amour de Dieu d’une manière ou d’une autre, il a
l’opportunité de faire des dégâts dans notre vie.
Une première
étape consiste à prendre conscience d’un fonctionnement biaisé, très répandu
dans le corps de Christ : faire des choses pour mériter l’amour de Dieu.
Cela prend racine
dans la chute d’Adam et Eve, dans la « connaissance du bien et du
mal ». Notre monde fonctionne comme cela : il faut
« faire » des choses pour en mériter d’autres. Et le besoin
fondamental d’un être humain dès sa conception, c’est celui d’être aimé. Si
nous ne recevons pas dans notre enfance l’affection, l’affirmation,
l’attention, etc., dont nous avons besoin, ou uniquement lorsque nous
« agissons bien », nous enregistrons le fait qu’il faut faire des
choses pour être aimé.
Sans nous en
rendre compte, nous transposons cette manière de fonctionner dans notre marche
avec Dieu : lorsque nous faisons ce que nous pensons que Dieu approuve,
nous avons un sentiment de satisfaction envers nous-mêmes. Mais si nous
chutons, ou percevons ce que nous faisons comme en-dessous des standards de
Dieu, notre perception de nous-mêmes est entachée, nous avons des difficultés à
nous aimer et à croire que Dieu nous aime toujours, malgré notre faiblesse.
Cette façon de
penser et de fonctionner dans la vie conduit souvent à beaucoup de
perfectionnisme : « Je dois tout faire bien, et constamment veiller à
ne pas pécher afin de plaire à Dieu – et parfois même, afin de ne pas devoir
faire face à ses corrections… ». Le problème de cela, c’est que ce que
nous faisons ne semble jamais être « assez » parfait, nous nous
mettons beaucoup de pression sur les épaules, et avec le temps, nous finissons
épuisés, et si nous n’obtenons pas ce que nous voulons, nous finissons par dire
à Dieu : « je ne comprends, il semble que ce que je fais pour Toi
n’est « jamais assez » ! » (je plaide coupable !!! 🙋).
Or, nous sommes
tombés dans un piège vieux comme le monde : le piège de la religiosité et
du légalisme ! Cette mentalité de vouloir faire des choses pour plaire à
Dieu (aka être aimé), c’est le système de la loi. Et c’est justement ce système
que Jésus est venu « accomplir » à la perfection, afin que nous en
soyons libérés. La bonne nouvelle est donc : nous n’avons rien à faire
pour mériter l’amour de Dieu, Dieu nous aime déjà !
Quand nous sommes
dans la mentalité de performance, nous faisons des choses pour mériter l’amour,
mais également pour mériter des choses de la part de Dieu. C’est
pourquoi, quand les choses ne tournent pas comme nous l’avions espéré, nous
pouvons en finir par conclure : « Dieu ne m’aime pas(/ Dieu n’est pas
juste), sinon Il me donnerait ce que je mérite ! » (Voir Luc 15 versets
25 à 30)
Devenir son propre parent
Comme dit plus
haut, je suis longtemps restée perplexe quand on me disait : « Accepte/reçois
l’amour de Dieu ! » Ok !!! Mais comment on fait concrètement ???
Ma compréhension
actuelle, c’est que plutôt que de s’attendre à ce que cela nous tombe dessus un
beau jour, lors d’un puissant temps de prière/adoration par exemple, c’est de « pratiquer
cet amour ». Personnellement, ce qui me parle le plus, c’est de le pratiquer
envers moi dans un premier temps.
Déjà, il faut
comprendre que notre amour pour Dieu est une réponse à Son amour.
« Et cet amour
consiste non pas dans le fait que nous, nous avons aimé Dieu, mais dans le fait
que lui nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos
péchés. » 1 Jean 4:10 (S21)
« Quant à nous,
nous [l’]aimons parce qu’il nous a aimés le premier. » 1 Jean 4:19 (S21)
Y a-t-il des
obstacles à Son amour en nous ? Des pensées/croyances qui disent que Dieu
ne nous aime pas ?
Ensuite, comme je
disais, c’est de pratiquer cet amour envers nous-mêmes. « Si Dieu m’aime,
alors je peux m’aimer moi-même. »
Enfin, qu’est-ce
que la Bible nous dit sur l’amour ?
La Bible nous dit,
en 1 Corinthiens 13, que « l’amour est patient ». Suis-je patient.e
envers moi-même ? Ou bien je me mets en colère (contre moi-même) quand je
n’arrive pas à faire quelque chose, ou que je regrette quelque chose que j’ai
fait ?
L’amour « est
plein de bonté » : sommes-nous pleins de bonté envers nous-mêmes, ou
bien nous jugeons-nous et nous critiquons-nous sévèrement ? Etc…
Il me semble que
plus nous développons ces vertus envers nous-mêmes, plus nous sommes à même de
les manifester envers les autres, en particulier les personnes qui nous sont les
plus proches.
Donc, ce que nous
pouvons pratiquer aujourd’hui, et pourquoi pas chaque jour, c’est prendre un
temps pour placer une main sur notre cœur et dire :
« Merci Père
pour ton amour que je reçois et que j’accepte aujourd’hui. Je décide de m’aimer
aujourd’hui. Je décide d’être patient.e envers moi-même, plein.e de bonté, … Je
me respecte aujourd’hui, et je m’honore. Je suis une créature merveilleuse, et
mon âme le reconnait bien. Etc… »
Observe comment
ton âme et ton corps répondent à ces affirmations. Sans jugement. Observe les
pensées qui te traversent. Autorise-toi à ressentir les émotions qui te
viennent, et à les reconnaître. Est-ce de la colère ? De la tristesse ?
De la honte ? Ou bien de la joie ? De la gratitude ? Autorise-toi
à les exprimer. Sois ton propre parent, ou le meilleur ami que tu n’aies jamais
eu. C’est ce que Dieu le Père, Jésus le Fils, et Saint-Esprit le Consolateur,
veulent être pour toi aujourd’hui.
Que Dieu te
bénisse.
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