Libre du perfectionnisme religieux
Souffres-tu de ce que j’appelle le « perfectionnisme religieux », ou perfectionnisme version enfant de Dieu ?
Il peut être difficile
à identifier, car à l’extérieur il peut présenter des allures de consécration,
de radicalité. « Ah, cette personne, elle est vraiment à fond pour Dieu !
Radicale avec le péché, zélée pour le service, elle recherche la sanctification… ».
Mais que se passe-t-il vraiment intérieurement ?
Tu l’as compris,
le perfectionnisme religieux est encouragé dans la plupart des églises, et par
la plupart des prédicateurs. « Arrange ta vie ! Repens-toi ! Abandonne
le mal ! Change ! Consacre-toi davantage ! Fais plus pour Dieu !
Plus, plus, plus… ! ... »
Basiquement, le
perfectionnisme consiste à chercher la « perfection », mais cela
devient un idéal inatteignable, qui nous fait tomber dans un cercle vicieux :
« quand j’aurai atteint cet objectif / quand j’aurai surmonté ce péché / …,
ma vie sera enfin en ordre / je serai enfin heureux.se / je serai en règle avec
Dieu / … » Ce schéma de pensée nous amène inévitablement dans une impasse :
ce que je fais, ce que je suis n’est jamais assez. Parce que, soit notre
objectif est pratiquement inatteignable, soit parce qu’une fois atteint, nous
pouvons ressentir un soulagement passager, mais inlassablement un autre
objectif vient prendre la place, et nous finissons frustré et épuisé : « quand
est-ce que cela va se terminer ? ce n’est donc jamais assez ? »
J’ai mis du temps
à réaliser la profondeur de ce mécanisme dans ma vie. Je veux dire, je savais que
j’étais perfectionniste à l’école, puis au travail. On avait dû me le dire, et
puis je voyais bien que je pouvais me mettre beaucoup de pression, mettre la
barre très haut, et avoir ce sentiment vraiment empoisonnant que ce que je
faisais n’était jamais assez bien (je parle au passé mais à vrai dire, c’est
encore souvent le cas). Mais je n’avais pas réalisé que c’était aussi présent
dans ma relation avec Dieu.
As-tu ce sentiment
aussi, que ce que tu fais « pour Dieu » n’est jamais assez bien,
jamais assez ? Tu n’es jamais assez saint.e, assez parfait.e, tu n’as
jamais fait assez (assez prié, assez jeûné, assez lu ta Bible, …) ? Le mot
clé ici, c’est « assez » : c’est jamais « assez ». Je
me suis surprise en train de dire à Dieu : « j’ai l’impression qu’avec
toi, quoi que je fasse, c’est jamais assez ! » Est-ce que tu te
reconnais ?
L’origine de cet état d’esprit
Tu t’en doutes,
ce mécanisme prend place dans notre enfance, et est renforcé ou non par notre
environnement, en premier lieu nos parents. Comment tes parents réagissaient
face à tes accomplissements ? En les célébrant ? Ou bien étaient-ils
ignorés ? Ou encore, trouvaient-ils toujours quelque chose à redire, à corriger,
à « perfectionner » ? Ou encore, peut-être que seuls tes échecs
étaient jugés dignes d’être mentionnés, pour que prochainement, tu te « ressaisisses »,
tu t’améliores ?
Tout cela renforce
le perfectionnisme. Cette idée qu’on ne mérite l’amour et l’approbation que
lorsqu’on est parfait, qu’on fait tout parfaitement. Et encore une fois, cela
nous fait rentrer dans un cycle infernal de « toujours mieux, mais jamais
assez ». Et notre relation avec Dieu n’est pas épargnée. « Je dois
prier plus, évangéliser plus, servir plus, … » Mais pour quoi ? Pour
être sauvé ? La Bible nous dit que nous sommes sauvés par la foi, non par
nos œuvres. Pour être aimé ? La Bible nous dit que Dieu nous aime depuis
le commencement, nous n’avons rien à faire pour mériter son amour. Pour hériter
de certaines promesses ? Peut-être, mais devons-nous redevenir des
esclaves pour autant, alors que Dieu nous appelle ses fils et ses filles ?
Mais alors,
comment en sortir ?
Changer de source
Prendre
conscience de ce mécanisme est bien entendu la première étape. Réaliser que ce
n’est pas Dieu, sûrement la deuxième ! Dieu ne t’a pas sauvé.e pour faire
de toi son esclave. Il t’aime et veut collaborer avec toi. Bien sûr qu’il y
aura des moments difficiles, mais ce n’est pas son désir de te mettre sous une
pression qui finira par t’épuiser.
« Venez
à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez
mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble
de cœur ; et vous trouverez du
repos pour vos âmes. Car mon joug est
doux, et mon fardeau léger. »
Matthieu 11:28-30 version LSG
Jésus nous dit
que son joug est doux, et son fardeau léger. Je ne suis pas en train de dire qu’Il
veut nous laisser oisifs, puisqu’il y a bien un joug, et un fardeau ! Mais
nous n’avons pas à rester sous le poids du perfectionnisme, et l’esclavage du « jamais
assez ». Ce poids ne vient pas de Dieu, Dieu nous offre son repos.
Dieu nous appelle
également à croître et progresser avec Lui, mais nous pouvons Lui faire confiance
qu’Il nous enseigne avec douceur et patience, appréciant le travail que nous
fournissons déjà. Il ne nous demande pas de fournir un travail parfait, et
ensuite nous fait des remontrances parce que notre travail n’atteint pas ses
attentes ou exigences.
« Et
parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils,
lequel crie : Abba! Père! Ainsi
tu n’es plus esclave, mais fils ; et
si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu. » Galates 4:6-7 version Louis Segond
Nous sommes les enfants de Dieu, Il est notre Père, et Il nous appelle à sortir de la mentalité d’esclave, pour pleinement revêtir notre identité de fils et filles. Nous avons tout pleinement en Lui : amour, provision, ressources, ... tout est déjà disponible ! Tout ce que nous faisons est maintenant une manifestation de son abondance : nous aimons parce qu'Il nous a aimés le premier ! En cultivant cet état d'esprit, ce que nous faisons n'est plus un moyen d'atteindre un idéal, ou d'obtenir une récompense, mais nous partageons généreusement l'abondance à laquelle nous avons accès en Jésus ! Je reconnais, ça demande un peu de "pratique mentale", mais n'est-ce pas une perspective merveilleuse ?
Je prie que tu sois libéré.e du perfectionnisme religieux, et que tu jouisses davantage de la liberté disponible en Christ !
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