La haine de soi

 


Voilà probablement un des domaines où l’ennemi fait le plus de dégâts : la haine de soi. Quelle que soit la forme que cela prend pour toi, je pense qu’on y est tous plus ou moins confronté.

L’ennemi a même réussi à faire croire à l’humanité que s’aimer soi-même, c’est une forme d’orgueil. Je sais aujourd’hui que ce n’est pas le cas. L’amour vient de Dieu, Dieu est amour, donc le vrai amour, celui qui vient de Dieu, n’est pas orgueilleux. Si l’on est orgueilleux, c’est probablement que l’on ne s’aime pas « assez » soi-même, ou bien que l’on n’aime pas « assez » les autres.

J’en ai fait du chemin pour apprendre à m’aimer, et le travail n’est pas terminé. S’accepter soi, au lieu de se rejeter, ça peut prendre beaucoup de temps. Accepter ses faiblesses, ses défauts, autant que ses qualités et ses forces, c’est tout un cheminement. Et le monde dans lequel nous vivons ne nous y invite pas forcément. Nous sommes très doués pour repérer ce qui ne va pas chez les autres, souligner leurs défauts et manquements, généralement un peu moins pour apprécier leurs qualités et leurs forces. En conséquence, dès petits, nous intégrons que nous ne sommes pas assez bien, et nous apprenons à haïr ces parties de nous qui font défaut.

Je ne suis pas en train de dire que nous devons simplement célébrer nos faiblesses, et ne faire surtout aucun effort pour progresser dans les domaines où nous ne sommes pas naturellement doués, non. Mais se haïr n’est pas la solution.

Personnellement, un des éléments les plus significatifs qui m’a aidée à aller vers plus d’acceptation de moi-même, a été la découverte du MBTI et des types de personnalité. Si tu veux en savoir plus à ce sujet, j’en parle dans mon autre blog, Epanouie & Accomplie. Comprendre que nous ne sommes pas tous pareils, qu’il existe différents tempéraments, avec leurs forces et leurs faiblesses, a grandement changé la donne pour moi. En particulier, la découverte de la différence entre introversion et extraversion, et que l’introversion et la timidité sont deux choses différentes, on peut dire que ça a changé ma vie. A partir de ce moment-là, j’ai pu me dire : « ok, je suis plutôt introvertie, ça c’est la manière dont Dieu m’a créée. Je ne serai a priori jamais une grande extravertie, et ce n’est pas ce que Dieu attend de moi. Ce que Dieu veut, c’est me libérer de la timidité. »

J’ai pu également arrêter de me torturer mentalement à ce sujet, et j’ai d’ailleurs fini par arrêter me torturer aussi à propos de la timidité, ou plutôt arrêter de laisser l’ennemi me torturer avec ça, parce que dans tous les cas, cela ne portait pas vraiment de bon fruit. J’ai fini par me dire : « je m’accepte telle que je suis, et tant pis si les autres ne m’acceptent pas comme cela. C’est leur problème, pas le mien. »

Parce que la haine de soi, c’est aussi ça : ces domaines où on est dur envers soi-même, et où on ressasse en boucle dans notre tête : « pourquoi je suis comme cela ? Si seulement j’étais différente, si seulement j’étais comme une telle ou untel… Je n’arriverai jamais à réussir dans tel ou tel domaine… » etc. Ça peut paraître anodin, mais intérieurement nous nous faisons du mal, et difficile d’être dans la paix et la joie quand notre monologue intérieur est rempli de ce genre de pensées ! Nos émotions en pâtissent.

Celui qui aime sa femme s’aime lui-même

Ephésiens 5 :28

Les problèmes de haine de soi, ou de manque d’amour de soi, se reflètent dans la vie de couple. Comme nous avons maintenant un vis-à-vis, qui nous renvoie à nous-mêmes, les parties de nous mal-aimées se manifestent, sous forme d’agressivité souvent. Et on mésinterprète souvent ce sentiment d’irritation comme la responsabilité de l’autre personne. « Ah, si seulement il/elle arrêtait de faire/dire ça ! ». Alors que bien souvent, la source du problème se trouve en nous.

Paul nous dit que « celui qui aime sa femme s’aime lui-même ». On peut probablement en déduire que celui qui a des difficultés à aimer sa femme – est facilement irrité par elle, par exemple – a probablement également des difficultés à s’aimer lui-même. C’est bien entendu également vrai dans l’autre sens, c’est-à-dire pour la femme vis-à-vis de son mari.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 19 :19) Jésus nous le confirme ici : nous sommes appelés à aimer les autres, mais nous-mêmes également.

Une expérience personnelle

Un soir où j’étais fortement secouée émotionnellement par une énième déception, mon mari a commencé à prier pour moi. Et pendant qu’il priait, c’est comme si j’ai vu la version de moi enfant me crier dessus : « je te déteste ! ». Moi qui pensais avoir fait la majeure partie du chemin dans l’acceptation de moi-même, le Seigneur me montrait qu’il y avait encore des parties de moi-même qui n’étaient pas vraiment en paix avec elles-mêmes !

C’est facile de s’aimer – ou d’aimer Dieu - lorsque nous réussissons, et que tout nous sourit dans la vie. De la même manière que c’est facile d’aimer ses amis, ou les gens lorsqu’ils réussissent et que tout va bien dans leur vie. Mais qu’en est-il lorsque nous traversons des épreuves, des échecs, des difficultés ? C’est dans ces moments que notre amour est testé. Apprendre à s’aimer inconditionnellement, même quand nous traversons les sombres vallées de l’ombre de la mort, fait partie du processus d’apprentissage de l’amour de soi. Se pardonner soi-même, s’offrir grâce, compassion et miséricorde, et réapprendre à croire en soi après des échecs, tout cela fait partie de l’apprentissage de l’amour de soi. Accepter ses faiblesses, et laisser Dieu se glorifier à travers elles, cela en fait aussi partie.

Je te laisse avec cette question aujourd’hui : quels sont les domaines où tu es encore dur.e avec toi-même, et a besoin d’apprendre à t’accorder plus de compassion et de grâce ?

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