L'importance d'une vie équilibrée

« Il y a un temps pour tout et un moment pour toute chose sous le soleil.

Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter, et un temps pour arracher le plant,

un temps pour tuer et un temps pour soigner les blessures, un temps pour démolir et un temps pour construire.

Il y a aussi un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser,

un temps pour jeter des pierres et un temps pour en ramasser, un temps pour embrasser et un temps pour s’en abstenir.

Il y a un temps pour chercher et un temps pour perdre, un temps pour conserver et un temps pour jeter,

un temps pour déchirer et un temps pour recoudre, un temps pour garder le silence et un temps pour parler,

un temps pour aimer et un temps pour haïr, un temps pour la guerre et un temps pour la paix. » 

Ecclésiaste 3 versets 1 à 8, version Semeur

Ce passage parle des temps et des saisons de notre vie, qui se succèdent, avec leurs lots de joie et de satisfaction, ou au contraire de peine et de difficulté.

Personnellement, ce passage me parle également de l’importance de rechercher l’équilibre dans nos vies. J’y vois plusieurs aspects.

Par exemple, l’Ecclésiaste nous dit qu’il y a « un temps pour pleurer et un temps pour rire ». Chercher un bonheur absolu, qui ne se ternit jamais, c’est probablement irréaliste. Accepter que les joies et les peines font partie de l’expérience humaine sur la terre, c’est probablement vivre les souffrances et les difficultés de façon plus sereine, sachant qu’elles font partie de la vie. Une fois, quelqu’un m’a dit : « ce sont les épreuves de la vie ! ». Sur le coup, je me suis dit : « eh bien, c’est sûr que c’est plus facile de voir les choses comme cela ! », dans le sens où, il semblait que cette personne avait intégré le fait que les choses ne se déroulent pas toujours comme nous le voulions, que les déceptions font partie de la vie, là où moi je me lamentais, me demandant ce que j’avais fait – ou ce que je faisais - de mal pour mériter un tel sort, etc… Simplement accepter les épreuves comme faisant partie de la vie nous aide à mieux les traverser.

Avoir des attentes équilibrées vis-à-vis de notre existence est déjà une première clé.

L’équilibre dans notre manière de penser et d’agir est aussi importante. Nous pouvons parfois avoir des avis très tranchés sur certaines choses, comme déduire une vérité générale d’une expérience personnelle (et ponctuelle), et avoir des grands principes et croyances générales qu’on applique quelle que soit la situation devant nous. Ce qu’on appelle la pensée « en noir et blanc ». C’est somme toute, partir dans les extrêmes, là où un point de vue plus nuancé serait probablement plus approprié.

Le monde dans lequel nous vivons est souvent plus complexe que ça. Bien sûr, la Bible nous donne une bonne base pour faire la différence entre le bien et le mal par exemple, ce qui est juste, et ce qui ne l’est pas. Mais dans l’application concrète de la vie, les problèmes sont souvent multifactoriels, et les réponses à nuancer.

Quand j’ai commencé à prendre conscience que j’avais une relation avec Dieu basée sur la performance – c’est-à-dire que je faisais des choses « pour Dieu » dans l’espoir d’obtenir ce que j’attendais de Lui -, je suis partie dans l’extrême inverse : si je n’obtenais pas ce que je voulais de Dieu en faisant ce que je considérais qu’Il attendait de moi, alors j’allais arrêter de me mettre la pression, et j’allais maintenant compter sur Sa grâce ! Ce qui n’était pas une mauvaise chose en soi, d’ailleurs, au départ. Arrêter de faire les choses dans le but d’en obtenir d’autres de Dieu, c’est plutôt sain. Mais quand on vit dans un extrême, c’est un peu comme tirer très fort sur un élastique : quand on arrête soudainement de tirer, l’élastique part très fort dans l’autre sens ! C’est ce qui m’est arrivé. En arrêtant de me mettre la pression pour être une bonne chrétienne et faire tout comme il faut (et être démoralisée de ne jamais y parvenir, parce que j’avais pas du tout la prétention d’y arriver !), je me suis retrouvée face à un grand vide : qu’est-ce que j’allais faire maintenant ? Et là, l’ennemi est venu avec ses propositions.

Avec le recul, je réalise qu’une voie plus équilibrée est ce qui est plus sain, pérenne et souhaitable, en tout cas pour ma part, personnellement. Le perfectionnisme aurait tendance à me pousser à chercher la perfection dans tous les domaines de ma vie, et à générer beaucoup de frustration et de déception de ne pas y arriver. En même temps, je pense que chercher à s’améliorer tout au long de notre vie est plutôt une bonne chose. Ne pas chercher à se perfectionner peut à l’extrême inverse amener à tomber dans une forme de médiocrité, que je ne considère pas non plus souhaitable. Donc, encore une fois, la voie du milieu semble la plus appropriée : rester ouvert.e à l’apprentissage et à la progression, avec douceur et bienveillance envers soi-même, sans tomber dans l’excès, en s’épuisant, en se mettant une pression excessive, qui finira par nous faire sombrer dans le découragement. Car à force de courir après toujours plus, toujours mieux, on risque également de tomber dans l’insatisfaction. Trouver cet équilibre subtil entre savoir apprécier ce que l’on a déjà, où l’on est arrivé, et continuer à explorer et conquérir de nouveaux territoires. Cet équilibre peut soit prendre la forme d’une alternance entre périodes plus intenses, et périodes de repos, ou se rechercher au quotidien, ou les deux, selon les domaines et les saisons de la vie.

Je suis personnellement assez fascinée par cette notion d’équilibre, qu’on retrouve finalement dans de nombreux aspects de la création divine : le jour et la nuit, l’homme et la femme, l’été et l’hiver, … Les sciences physiques et chimiques expliquent également de nombreux phénomènes naturels à l’aide de cette notion d’équilibre, plus ou moins stable d’ailleurs, parfois fragile - voire hautement instable ! - qui se crée entre différentes forces qui interagissent. C’est peut-être un peu naïf, mais peut-être peut-on y voir une métaphore de ce que Dieu essaie de faire dans nos vies : nous unir à Lui, et les uns aux autres, pour former quelque chose de plus équilibré, plus complet, et plus harmonieux ?

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