Solutions rapides VS Changements durables

 

Lorsque nous faisons face à une douleur, une souffrance, une difficulté, notre première réaction est souvent de chercher une solution pour sortir le plus vite possible de la situation qui nous fait souffrir, ou pour simplement calmer la douleur.

Par exemple, si nous passons par une période de déprime ou dépression, nous sommes tentés, ou conseillés par notre entourage (proches, médecins, …) de prendre des médicaments pour « effacer la douleur ». Le monde médical a réussi à nous faire croire que « c’est simplement un déséquilibre chimique dans le cerveau », et donc que la solution est de prendre des médicaments qui contrebalancent ce déséquilibre.

Ou bien, si on a des difficultés relationnelles, par exemple au travail, ou en couple, il est préférable de changer de travail, ou de mettre fin à la relation.

Quand nous sommes face à une difficulté, notre première réaction est souvent la fuite. Et nous prions Dieu de nous sauver, de nous sortir de la situation. « Dieu, sauve-moi ! Je n’en peux plus, sors-moi de là ! »

Je ne suis pas en train de dire qu’aucun problème de santé mentale n’est lié à un dysfonctionnement physiologique, ou qu’il n’y a pas des situations où il est effectivement préférable de changer de travail, ou de mettre fin à une relation, de quelque ordre qu’elle soit.

Ce que je suis en train de dire, c’est que nous avons tendance à aller vers la facilité. « J’ai mal, je prends un anti-douleur. » « Je me sens tendue, donnez-moi quelque chose pour ne plus ressentir cela, et maintenant ! »

Personnellement, je crois que nos corps sont des merveilleuses créations de Dieu, et que si nous avons mal quelque part, que ce soit une douleur physique, ou d’ordre psychique et émotionnelle, cette douleur a probablement quelque chose à nous dire, nous enseigner.

Pour ce qui est des problèmes de santé physique, j’aime bien essayer d’aller à la racine du mal, en trouver la cause, plutôt que de prendre des médicaments qui ne font que masquer les symptômes, ce qui aura pour conséquence d’aggraver le problème à long terme. C’est comme ça que, ce que je pensais être une allergie « héréditaire » - sous-entendu incurable et inévitable - s’est avéré être une inflammation chronique principalement due à une alimentation pas adaptée à mon métabolisme, et donc facilement réversible, en prenant les mesures adéquates.

Je pense qu’en terme de santé mentale, de gestion des émotions, de guérison intérieure, c’est un peu la même chose. Il n’y a pas de solution miracle, de prière « magique » qui fait disparaître notre mal-être en quelques secondes. C’est un travail en profondeur, qui demande du temps, de la pratique, de la ténacité, de la persévérance. Les solutions faciles et rapides peuvent nous soulager sur le moment, mais ne produiront pas de fruits durables.

Si nous passons par une dépression, c’est souvent que nous avons été confrontés à une perte, ou à un manque. Il peut éventuellement être nécessaire, temporairement, de prendre des médicaments, mais il est surtout nécessaire de passer par un travail de deuil. Ce n’est qu’ainsi que quelque chose de bon pourra finalement naître de notre épreuve. Nous ressortirons plus forts, notre foi se sera approfondie, nous aurons mûri, humainement et spirituellement. Si nous refusons de passer par ce processus, nous interrompons notre guérison – en la substituant à un simulacre de guérison -, mais également notre croissance.

Nous aimons les guérisons instantanées et les miracles, et je suis tout à fait d’accord qu’il est important, en tant que chrétiens, de laisser de la place à ce genre d’interventions divines. Mais j’ai fini par comprendre que, si Dieu ne le fait pas, c’est pour que nous puissions acquérir une compréhension profonde de ce que nous vivons, de ce qui nous est arrivé, de notre histoire. Pas seulement pour nous, mais également pour les générations suivantes. Autrement, les problèmes ne font que se perpétuer. Malgré notre salut. Malgré la puissance du nom de Jésus. Malgré les prières pour briser les malédictions ancestrales. Si nous n’entrons pas en connaissance des besoins d’un enfant, et des besoins de nos âmes, il y a de fortes chances que nous reproduisions, purement et simplement, les schémas qui nous ont nous-même blessés et fait souffrir.

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