L’église : étymologie et les différentes images utilisées dans la Bible pour la décrire

 

Etymologie du mot « église »

Le mot « église » vient du grec « ekklesia », qui signifie « assemblée convoquée ».

Le terme a d’abord été utilisé par les Grecs, et désignait une assemblée de citoyens qui géraient les affaires d’une ville (ou cité).

Puis les juifs qui parlaient grec ont repris ce terme pour désigner leurs rassemblements religieux, en synonyme de « synagogue ».

Puis Jésus a repris ce terme lors de son ministère terrestre. C’est le mot qu’il utilise en Matthieu 16 : 18, et Matthieu 18 : 17.

Les premiers chrétiens ont gardé ce terme, notamment pour se différencier des juifs qui n’avaient pas reconnu Jésus comme le Messie, ceux-ci conservant donc plutôt le terme « synagogue », pour désigner le lieu de leurs rassemblements.

De cette étymologie, on en tire l’idée de l’église (ou les églises locales) comme gouvernement(s), assemblée(s) qui administre(nt) les affaires de Dieu.  Dieu est le roi à la tête de ce gouvernement. Son assemblée se réunit devant Lui pour L’honorer (louange, adoration, dîmes et offrandes, …), présenter ses requêtes et divers besoins, et recevoir Ses instructions, conseils, provisions et soins, etc…

Cela rejoint l‘idée du Royaume de Dieu, et les paraboles de Jésus, dans lesquelles l’œuvre de Dieu est comparée à un royaume.

Source : Eglise (organisation) - Wikipédia

L’église comme épouse de Christ

Passages bibliques : Matthieu 22 : 2-14, Ephésiens 5 : 22-32, Apocalypse 19 : 7-8, Apocalypse 21 : 2, 9)

Cette image met l’accent sur la relation qui unit Jésus à Son église : amour et soumission. Jésus aime l’église, au point de donner sa propre vie en sacrifice pour le pardon de ses péchés et sa sanctification, l’église l’aime également en retour, et se soumet à Lui et à Son autorité, volontairement et librement, en le respectant et en Lui obéissant.

L’église comme corps de Christ

Passages bibliques : Colossiens 1 :18, 1 Corinthiens 12 : 12-27)

Ces passages décrivent l’église comme un corps, dont nous sommes les membres, et dont Jésus est la tête.

è Cela décrit la diversité des personnes qui composent l’église : diversité de formes, de places, de fonctions, d’utilités, d’appels, de dons, …

è Nous avons besoin les uns des autres pour bien fonctionner : si une partie du corps est malade, souffrante ou manquante, tout le corps qui en souffre, qui est pénalisé et handicapé

è C’est Jésus qui est la tête : et inversement, si ce n’est plus Jésus qui est à la tête ce n’est plus le corps de Christ ! Qui est vraiment à la tête dans nos églises et nos assemblées ?

è En tant que corps, nous représentons Jésus sur la terre, et agissons en Son nom

 

L’église comme une construction

Passages bibliques : Matthieu 16 : 18, Ephésiens 2 : 20-22, 4 : 11-13, 14-16, 1 Corinthiens 12 : 28, 1 Pierre 2 : 4-10

L’église est ici décrite comme une construction (spirituelle), dont Jésus est la « pierre angulaire », la pierre fondamentale, et dont nous sommes les pierres vivantes. Dans cette construction, les apôtres sont au premier rang, les prophètes au deuxième, les enseignants au troisième (1 Corinthiens 12 : 28).

Illustration de 1 Corinthiens 12 verset 28

Dans cette image, Jésus est à la base de la construction, et non en haut, et les trois premiers ministères juste au-dessus. Pour moi, cela illustre le fait que ceux que Dieu établit pour conduire Son peuple sont là pour servir, et non dominer. Contrairement aux systèmes humains qui sont généralement pyramidaux (une personne tout en haut qui exerce son pouvoir, souvent de manière autoritaire et abusive), dans le Royaume de Dieu, ceux qui ont les plus grandes responsabilités sont au service des autres, et donc à la base de la construction, afin que celle-ci soit bien stable et bien fondée pour pouvoir s’élever correctement (Ephésiens 2 : 21, Matthieu 20 : 25-27)

Je reviendrai plus en détail sur les ministères, dons et services dans un autre article.

L’église comme la famille de Dieu

Passages bibliques : Matthieu 12 : 46-50, Romains 8 : 16,29, 2 Corinthiens 6 : 18

La Bible décrit à de nombreuses reprises les relations qui unissent l’église comme des relations familiales : nous sommes frères et sœurs, enfants de Dieu, Dieu est notre Père, et Jésus est le frère/fils aîné.

On peut tirer beaucoup de réflexions de cette image, en faisant bien entendu le parallèle avec nos familles « naturelles » :

è Un homme et une femme s’unissent pour fonder ensemble une nouvelle famille

è L’un des buts de cette union est de se multiplier, « se reproduire », autrement dit avoir des enfants !

è Ensemble, les parents éduquent leurs enfants et prennent soin d’eux jusqu’à ce qu’ils deviennent des adultes autonomes, susceptibles de fonder leur propre famille à leur tour

De la même façon, l’église est appelée à grandir, à se multiplier, « se reproduire » : des personnes viennent à Christ, par la « nouvelle naissance », sont intégrées à la famille de Dieu, et enseignées, formées afin de devenir des disciples de Christ matures, capables d’amener d’autres personnes à Christ, et d’en prendre soin.

On retrouve les enjeux d’une famille naturelle dans l’église :

è Responsabilités des aînés envers les plus jeunes

è Entraide

è Prendre soin les uns des autres

è Respecter l’autorité parentale (c’est-à-dire Dieu)

è Gérer les différences, se supporter les uns les autres

è Gérer les conflits

è Encourager les dons de chacun et leur développement

è Eduquer, enseigner, corriger/reprendre

è Protection

è Provision (spirituelle/affective/matérielle)

è Tout cela dans l’amour !

Autres idées qui en découlent :

è Un couple chrétien est la plus petite forme « d’église » (Matthieu 18 : 19-20) : ils ont autorité pour demander des choses à Dieu ensemble (d’où l’importance de prier ensemble), et ont bien entendu une responsabilité spirituelle sur leurs enfants (naturels), le cas échant

è C’est Dieu le Père de cette famille ! (Matthieu 23 : 9) ; c’est vrai que dans ses épitres, l’apôtre Paul se dit le père des Corinthiens, dans le sens où il leur a annoncé l’Evangile, et les a donc « enfantés » spirituellement (1 Corinthiens 4 : 15, Galates 4 : 19) ; mais ce n’est jamais dans l’idée d’exercer un pouvoir excessif ou démesuré, c’est plutôt dans un sens affectueux, pour souligner l’amour qu’il leur porte, son souci et son attachement à eux

Personnellement, c’est probablement l’image qui me parle le plus, et je me demande souvent si, en tant qu’église, nous mesurons la portée de cette comparaison. Je me souviens d’avoir laissé un commentaire sur une publication en ligne une fois, en parlant de ce rôle que Dieu nous appelle à être les uns pour les autres, une famille. Quelqu’un a répondu de manière assez virulente, quelque chose du genre : « N’importe quoi, vos propos sont inappropriés » (pour ne pas dire manipulateurs et dangereux !). Je comprends cette réaction. C’est sûr qu’il est possible de tomber dans des travers abusifs, si ces concepts sont mal interprétés. Chacun de nous en a même peut-être déjà fait l’expérience, à des degrés divers. Et puis, malgré notre amour pour le Seigneur, nous avons tendance à garder une certaine loyauté envers notre famille naturelle, et à continuer de la faire passer en priorité, par rapport à notre famille spirituelle. Pourtant, Jésus lui-même nous a dit, et a parlé de sa propre famille d’origine en disant : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? Puis il tendit la main vers ses disciples et dit : Voici ma mère et mes frères. En effet, celui qui fait la volonté de mon Père céleste, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. » (Matthieu 12 : 48-50) ou encore : « Celui qui vient à moi doit m’aimer plus que son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et même plus que sa vie. Sinon, cette personne ne peut pas être mon disciple. » (Luc 14 : 26, PDV)

Le Seigneur lui-même a dit que ses disciples passaient avant sa famille naturelle, que c’étaient eux, sa « vraie » famille ! (On est loin d’une Marie élevée au rang de divinité, soit dit en passant…). Je ne suis pas en train de prôner des comportements excessifs (des pères de famille qui abandonnent leur famille pour le ministère, ou de couper les ponts avec les membres de nos familles qui ne sont pas convertis), mais sondons nos cœurs : quelle place a l’église, la famille de Dieu, dans nos cœurs ? Est-elle une priorité ? Avons-nous le souci de nos frères et sœurs en Christ ?

Commentaires

Articles les plus consultés