L'impatience peut te faire perdre du temps !

Quand j’étais dans ma vingtaine, je ne me considérais pas comme quelqu’un d’impatient. Je suis plutôt calme de nature, je ne suis pas vraiment quelqu’un de très rapide, j’aime plutôt prendre mon temps pour faire les choses, et je n’aime pas du tout qu’on me mette la pression !

Pourtant, j’ai compris avec le temps que j’avais une bonne dose d’impatience dans certains domaines.

Une fois, lors d’un temps de prière en petit groupe, avec quelques chrétiens, une des personnes présentes a reçu : « Il y a des personnes ici qui ont de grands dons, mais qui doivent d’abord apprendre la patience. »

Je me suis plusieurs fois demandé si cette parole était aussi pour moi, sur le coup je n’avais pas eu une conviction ferme. Mais avec le temps, ce qui s’est confirmé, c’est que je devais bel et bien apprendre la patience !

La patience n’est pas vraiment une qualité valorisée dans ce monde. Enfin si, on valorise quelqu’un qui est patient envers les autres, et qui ne s’énerve pas à la moindre contrariété, parce que les choses ne se déroulent pas comme et aussi vite qu’il le voudrait.

Mais globalement, le message n’est pas vraiment : « sois patient », mais au contraire : « sois rapide, exige tout, et tout de site ! ». On veut se marier jeune – ou en tout cas connaître les plaisirs du couple le plus tôt possible -, et évoluer vite professionnellement, pour pouvoir se sécuriser matériellement. On glorifie les personnes qui se sont enrichies jeunes et vite, etc…

J’étais en partie dans cette manière de penser. Pour différentes raisons. Comme partagé dans un autre article, je voulais prouver des choses, à moi-même, et aux autres. Je voulais prouver que j’étais digne d’être aimée. Et puis il y avait aussi beaucoup de peur : peur de ne jamais me marier, peur de ne pas être à la hauteur de mes ambitions, etc… Donc je voulais accomplir toutes ces choses, non avec assurance, mais par peur de ne pas y arriver, pour être débarrassée de ces poids en fait !

Et puis, j’étais impatiente. Je voulais tout, tout de suite, et maintenant. Je ne voulais pas attendre, et j’étais aussi dans une insatisfaction constante, dans une mentalité de manque. Je n’avais jamais assez, en tout cas ce que j’avais ne me suffisait pas ! Je voulais plus : plus de temps, plus d’argent, plus de vacances, plus de fun… Je conditionnais mon bonheur à toutes ces choses, et donc… je n’étais heureuse que lorsque j’étais en vacances globalement 😅

Certains en lisant cela diront : « tu n’étais pas convertie, tout simplement ! » Peut-être… Je pense que si. Est-ce que j’étais totalement morte au monde ? Non, ça c’est sûr. Ni au monde, ni à moi-même.

Tout ça pour dire que, là où le monde semble nous dire : « fais vite, ne perds pas de temps, agite-toi tant que tu es jeune et que tu as de l’énergie, fais tout pour avoir tout, tout de suite, ne passe pas à côté de ta vie ! … », personnellement, mon impatience m’a fait perdre du temps.

Quand, dans la deuxième partie de ma vingtaine, le peu que j’avais construit a commencé à se démanteler, j’étais en grosse crise d’impatience ! J’avais un bon travail, et j’habitais dans un appartement dont j’étais propriétaire. J’avais déjà « plus », entre guillemets, que beaucoup d’autres personnes. Mais pour moi ça ne suffisait pas. Déjà, il n’y avait aucun potentiel mari à l’horizon, en plus de ça, j’étais endettée pour les vingt années à venir, pour rembourser un appartement qui ne dépassait pas 35 m², et pour finir, je me sentais coincée dans un travail dont j’avais fait le tour, et où je n’avais pas énormément de perspectives d’évolution. Je me sentais prisonnière d’une vie dans laquelle je ne voyais plus d’issue d’évolution. Du coup, qu’est-ce que j’ai fait dans mon impatience ? J’ai tout plaqué.

De l’extérieur, ça peut paraître le contraire. Car il est vrai qu’à partir de ce moment-là, ma vie a grandement ralenti, paradoxalement. Autour de moi, les gens ne comprenaient pas que je ne reprenne pas un travail salarié. Mais moi, d’une, j’étais épuisée par mon ancien rythme de vie, j’avais besoin de me reposer, et de guérir intérieurement de différentes choses, ce qui me prenait aussi beaucoup d’énergie. De deux, j’étais écœurée du travail : j’avais trop tiré sur la corde, en restant dans un travail où je n’apprenais plus grand-chose de nouveau. Et à ce moment-là, c’était devenu très compliqué pour moi de retourner dans ce genre de routine. Et de trois, une partie de moi était convaincue que le salariat n’était plus ma place. Je n’avais aucune idée de comment créer une activité indépendante, mais ce qui était sûr, c’est que je n’étais pas prête à retourner dans le salariat.

Mais comme j’étais impatiente, je suis partie en voyage, dès que j’ai pu, c’est-à-dire quasiment le lendemain de mon dernier jour de travail. Et comme j’étais impatiente, bien que je faisais quand même attention à ne pas dépenser mes économies trop trop vite, et bien elles sont quand même parties en quelques mois. Comme j’étais impatiente, je suis retournée quelques mois dans mon ancien travail, dans l’espoir de pouvoir repartir le plus vite possible en voyage, mais malheureusement, en faisant ça, j’ai perdu mes droits au chômage (je t’épargne les détails).

Comme j’étais impatiente, j’ai lancé des projets qui ne me correspondaient pas vraiment, dans l’espoir de « faire de l’argent rapidement », mais je n’ai jamais réussi à persévérer assez longtemps dans ces projets pour qu’ils me rapportent quoi que ce soit.

Comme j’étais impatiente, j’ai passé des heures et des heures à pleurer parce que je n’obtenais pas ce que je voulais, jusqu’à ce que je comprenne que mon impatience était en train de me faire perdre du temps. J’ai fini par comprendre que certaines choses prennent du temps, et qu’à force d’avoir une mentalité d’impatience, j’éloignais ces choses de moi, plutôt que je ne les attirais. Parce que quand elles s’approchaient, mon impatience me donnait de les perdre ou de les éloigner à nouveau.

Alors j’ai décidé, ou plutôt j’ai accepté, de lâcher prise. J’ai accepté que certaines choses prennent du temps, plus que je ne le pensais, plus que je le voudrais, mais que je n’y pouvais pas grand-chose, ou bien que je n’étais pas prête à payer le prix de la rapidité. Je n’avais pas cette énergie. J’ai accepté que je n’avais pas toutes les rênes de ma vie en main, et que c’est Dieu qui est au contrôle. « Il fait toute chose bonne en son temps ». J’essaie de ne plus courir après quoi que ce soit, mais de me satisfaire de ce que j’ai déjà, tout en me réjouissant d’avance des promesses qu’Il m’a faites, et en comptant sur Lui pour les accomplir le moment venu.

Ce n’est pas un éloge à la passivité : j’essaie également de faire ce qu’Il me demande de faire, et de rester fidèle dans cela, mais je lâche prise sur « le résultat ». J’ai compris que la vie n’est pas un sprint, c’est un marathon.

Voilà pour mon témoignage sur l’impatience. J’espère qu’il t’a parlé ? Et toi, quel est ton rapport au temps et à la patience ? Dis-nous en commentaire. Sois béni.e !

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